Comment diagnostiquer un TDL ?

Bien qu’ils touchent 7 à 10 % de la population mondiale, les troubles du développement du langage (TDL) restent souvent mal compris et mal diagnostiqués. Comment repérer les signes d’un TDL ? Quelles sont les étapes du diagnostic ? Quel est le rôle des professionnels et des parents dans la prise en charge et le suivi ? Voici quelques éléments de réponse.
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Qu’est-ce qu’un trouble du développement du langage (TDL) ?

Une définition du TDL

Le TDL, anciennement appelé dysphasie, est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la compréhension et/ou l’expression du langage, sans cause évidente comme un déficit auditif, intellectuel ou neurologique. Il se manifeste par des difficultés persistantes dans l’acquisition et l’utilisation du langage oral, écrit ou gestuel, malgré un environnement linguistique stimulant.

Il est essentiel de différencier un TDL d’un simple retard de langage. Contrairement au retard, qui est souvent temporaire et lié à un manque de stimulation ou d’exposition, le TDL est durable et nécessite une prise en charge spécialisée

Prévalence et causes du TDL

Le TDL peut se manifester dès la petite enfance et persister à l’âge adulte si aucun accompagnement n’est mis en place.

Les causes exactes restent mal comprises, mais plusieurs hypothèses sont avancées :

  • Facteurs génétiques : si le parent souffre d’un TDL, son enfant a plus de risque d’en souffrir lui aussi.
  • Facteurs neurologiques : il existe des différences dans les zones cérébrales impliquées dans le traitement du langage.
  • Facteurs environnementaux : une faible stimulation linguistique peut aggraver les symptômes, bien qu’elle ne soit pas une cause directe.

Ces facteurs se combinent souvent, rendant chaque cas unique et complexe à diagnostiquer.

Les conséquences d’un TDL non diagnostiqué

Lorsqu’un TDL n’est pas identifié et pris en charge, ses répercussions peuvent être significatives. Sur le plan scolaire, l’enfant peut éprouver des difficultés à répondre à une consigne et à structurer ses idées.Cela devient alors de moins en moins facile de prendre la parole, d’être à l’écoute dans les moments où l’attention auditive est soutenue.

Ces difficultés affectent également la communication et les interactions sociales. L’enfant peut avoir du mal à s’exprimer clairement, ce qui peut limiter ses échanges avec ses pairs et renforcer un sentiment d’isolement. Enfin, les impacts émotionnels ne doivent pas être sous-estimés. Un TDL non diagnostiqué peut altérer l’estime de soi, créer un sentiment d’échec et générer de l’anxiété face aux situations impliquant le langage.

Les signes évocateurs d’un TDL

Signes d’alerte chez le jeune enfant (avant 3 ans)

Chez les petits, les premiers signes d’un TDL peuvent apparaître très tôt, notamment lorsqu’on observe un retard dans l’acquisition des mots. Si l’enfant commence à parler après 18 mois ou reste limité à quelques mots simples bien au-delà de cet âge, cela peut nécessiter une attention particulière.

la difficulté à assembler des mots pour former des phrases courtes. Ces retards, bien qu’ils puissent sembler bénins, justifient une consultation pour évaluer les compétences langagières de l’enfant.

Signes d’alerte chez l’enfant d’âge préscolaire (3-6 ans)

À l’âge préscolaire, les enfants atteints de TDL présentent souvent un vocabulaire limité pour leur âge. Les problèmes d’articulation ou de compréhension sont également fréquents. Par exemple, l’enfant peut avoir du mal à prononcer certains sons ou à comprendre des consignes simples. Les TDL ne sont pas aisés à diagnostiquer : entre les moments de doute et le bilan, il s’écoule parfois des années.

Le bilinguisme peut aussi ralentir le diagnostic de TDL : le médecin, la famille ou les enseignants pensent que le retard de langage est dû au fait qu’il ne parle pas le français à la maison. Or, un jeune enfant, même bilingue, est censé pouvoir suivre un rythme articulatoire.

Signes chez l’enfant d’âge scolaire (6 ans et plus)

Lorsque l’enfant entre à l’école, les signes d’un TDL deviennent plus évidents, surtout dans le cadre des apprentissages. Les troubles de la lecture, souvent liés à une dyslexie associée, sont courants. L’enfant peut lire lentement, confondre les sons ou avoir du mal à comprendre ce qu’il lit.

Ces enfants éprouvent également des difficultés à exprimer des idées complexes. Par exemple, ils peuvent avoir du mal à structurer une réponse à une question ouverte ou à expliquer un raisonnement.

Enfin, un manque de fluidité dans les échanges verbaux peut apparaître. L’enfant hésite souvent, cherche ses mots ou utilise des phrases incomplètes, ce qui peut nuire à sa capacité à participer activement en classe ou dans les interactions sociales. Ces signes doivent alerter les parents et les enseignants pour envisager une évaluation approfondie.

Diagnostic d’un TDL

À qui s’adresser ?

Un diagnostic précoce est essentiel pour limiter les répercussions TDL sur l’apprentissage et la vie quotidienne de l’enfant. L’orthophoniste est le professionnel de référence pour évaluer les compétences langagières. Son rôle est central dans le diagnostic du TDL : il analyse la compréhension, l’expression et les compétences phonologiques de l’enfant.

D’autres professionnels peuvent être impliqués selon les besoins. Le pédiatre aide à exclure d’autres causes médicales, tandis que le neuropsychologue évalue les fonctions cognitives, comme la mémoire ou l’attention. Dans des cas d’autisme ou de TDAH, plusieurs professionnels viennent compléter le diagnostic.

Si la liste d’attente pour consulter une orthophoniste est parfois longue, il est conseillé de consulter sans tarder un ORL et un ophtalmologiste pour vérifier la vue et l’ouïe de son enfant.

Les étapes du diagnostic

Le processus de diagnostic commence par un entretien approfondi entre l’orthophoniste et les parents. Cette discussion permet de recueillir des informations sur le développement de l’enfant, son environnement familial et les premières difficultés observées.

Vient ensuite le bilan orthophonique. La professionnelle évalue la compréhension du langage, la production orale et les capacités phonologiques, comme l’association des sons aux mots. Cette prise en charge des TDL permet de déterminer la nature et la sévérité des troubles.

photo en cabinet

La prise en charge des patients souffrant de TDL

Le suivi orthophonique

Les séances d’orthophonie sont adaptées aux besoins spécifiques de chaque enfant et se concentrent sur les compétences langagières nécessitant un renforcement. L’orthophoniste utilise des exercices personnalisés pour travailler sur la compréhension, l’expression et la phonologie

Dans le cas de l’usage de iologo, le suivi sera à la fois intensif, systématique et spécifique. Plusieurs fois par semaine, l’enfant va répéter des exercices ludiques afin que son cerveau apprenne à faire autrement. Ce processus thérapeutique vise à rendre l’apprentissage du langage plus accessible et à aider l’enfant à surmonter ses difficultés, tout en valorisant ses progrès pour renforcer sa confiance.

L’importance du rôle parental

Les parents jouent un rôle central dans la prise en charge d’un TDL. Leur soutien quotidien est essentiel pour encourager les progrès et stimuler le développement du langage de leur enfant.

L’une des clés est de valoriser chaque effort, même modeste, afin de renforcer la motivation et la confiance en soi. Avec iologo, les parents peuvent intégrer les exercices dans la routine familiale, en passant un moment de qualité avec leur enfant ou en le laissant travailler en autonomie. Dans la plupart des cas, ils devront également solliciter une adaptation pédagogique à l’école, grâce au Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) mis en place en classe.

Avec un diagnostic précoce et un soutien approprié, un enfant avec un TDL peut surmonter de nombreux obstacles. Vous souhaitez échanger avec une orthophoniste de notre réseau sur le sujet ? Consultez la carte des professionnelles qui utilisent iologo.